di Jacques Roubaud (trad. di Domenico Brancale e Tommaso Santi)
[E’ scomparso oggi Jacques Roubaud, poeta, matematico, romanziere. Lo ricordiamo con le traduzioni uscite su Le parole e le cose del suo Quelque Chose Noir, lamento funebre dedicato alla morte della moglie, Alix Cléo Roubaud. Presentiamo qui un estratto dalla traduzione del libro (edizioni Finisterrae), a cura di Domenico Brancale e Tommaso Santi, uscito su Lplc il 19 giugno 2023]
Meditazione del 12/5/85
Mi ritrovai davanti a un silenzio inarticolato un po’ come il legno altri in momenti simili hanno pensato di decifrare l’anima in qualche rimanenza per loro fu una consolazione o una moltiplicazione dell’orrore non per me.
C’era del sangue pesante sotto la tua pelle nella tua mano scivolato fino alla punta delle dita non mi sembrava umano.
Questa immagine si presenta per la millesima volta di nuovo con la stessa violenza non può fare a meno di ripetersi indefinitamente una nuova generazione di cellule se c’è tempo riterrà dispendiosa questa duplicazione queste tirature fotografiche interne non ho scelta adesso.
Niente mi condiziona nell’oscurità.
Non mi esercito in nessun confronto non avanzo nessuna ipotesi mi infosso con le unghie.
Sono da tempo miope non mi si può dire guarda quell’erba laggiù dieci anni più in là vai in quella direzione.
Lo sguardo umano ha il potere di dare valore agli esseri ciò li rende più costosi.
Non mi si può dire parla e aspettati una sola cosa dalla parola non diventerà pensiero.
Eccolo il fondo il fondo dove non c’è nessuna verità solo una palma di foglie nello spazio con i suoi intralci.
Méditation du 12/5/85
Je me trouvai devant ce silence inarticulé un peu comme le bois certains en de semblables moments ont pensé déchiffrer l’esprit dans quelque rémanence cela fut pour eux une consolation ou du redoublement de l’horreur pas moi.
Il y avait du sang lourd sous ta peau dans ta main tombé au bout des doigts je ne le voyais pas humain.
Cette image se présente pour la millième fois à neuf avec la même violence elle ne peut pas ne pas se répéter indéfiniment une nouvelle génération de mes cellules si temps il y a trouvera cette duplication onéreuse ces tirages photographiques internes je n’ai pas le choix maintenant.
Rien ne m’influence dans la noirceur.
Je ne m’exerce à aucune comparaison je n’avance aucune hypothèse je m’enfonce par les ongles.
Je suis de temps myope on ne peut pas me dire regarde cette herbe là-bas dix ans en avant va dans sa direction.
Le regard humain a le pouvoir de donner de la valeur aux êtres cela les rend plus coûteux.
On ne peut pas me dire parle et attend une seule chose de la parole elle ne sera pas pensée.
Voilà le bout le bout où il n’y a aucune vérité qu’une palme de feuilles en espace avec ses encombrements.
*
La dissomiglianza
Il risultato dell’investigazione era questo: il sedimento delle somiglianze. la tela della somiglianza. i suoi fili cuciti e ricuciti.
A volte la somiglianza ovunque. a volte la somiglianza lì.
Dato che tu e la tua morte non avevate niente in comune.
Sembra facile. allora: non c’era più spazio per una requisitoria difficile. nessuna domanda brutale. semplicemente un doloroso blaterare. inutile. superficiale e triviale.
«Un cane non può simulare il dolore. forse perché è troppo onesto?»
Bisognava fare conoscenza con la descrizione.
In poche parole quel che non si muoveva.
Poiché mi era stato dato già conosciuto. mentre niente si poteva dedurre dalla mia esperienza.
Eri morta. e ciò non mentiva.
L’irressemblance
Le résultat de l’investigation était celui-ci: le précipité des ressemblances. la toile de la ressemblance. ses fils croisés et recroisés.
Parfois la ressemblance de partout. parfois la ressemblance là.
Ensuite que toi et ta mort n’avaient aucun air de famille.
Cela semble simple. alors : il n’y avait plus lieu d’une réquisition difficile. d’aucune interrogation rude. simplement le bavardage douloureux. inutile. superficiel et trivial.
« Un chien ne peut pas simuler la douleur. est-ce parce qu’il est trop honnête? »
II fallait faire connaissance avec la description.
En quelques mots ce qui ne bougeait pas.
Car cela m’avait été renvoyé reconnu. alors que rien ne s’en déduisait de mon expérience.
Tu étais morte. et cela ne mentait pas.
*
1983: gennaio. 1985: giugno
Il registro ritmico della parola mi fa orrore.
Non riesco ad aprire un solo libro che contenga della poesia.
Le ore della sera devono essere annientate.
Quando mi sveglio è buio: sempre.
Nelle centinaia di mattine nere mi sono rifugiato.
Leggo prosa innocua.
Le camere sono rimaste identiche: le sedie, i muri, le persiane, i vestiti, le porte.
Chiudo le porte come se il silenzio.
La luce mi oltrepassa dalle orecchie.
1983 : janvier. 1985 : juin
Le registre rythmique de la parole me fait horreur.
Je ne parviens pas à ouvrir un seul livre contenant de la poésie.
Les heures du soir doivent être annihilées.
Quand je me réveille il fait noir : toujours.
Dans les centaines de matins noirs je me suis réfugié.
Je lis de la prose inoffensive.
Les pièces sont restées en l’état : les chaises, les murs, les volets, les vêtements, les portes.
Je ferme les portes comme si le silence.
La lumière me dépasse par les oreilles.
*
Posso affrontare la tua immagine
Posso realmente affrontare la tua immagine, la tua «sembianza», come si diceva un tempo. a fatica, ma posso farlo.
Dispersa tra le luci, le tue ombre.
La conta di luogo in luogo: muri, cassetti, questo libro:
Immagini di te, queste parole.
Le tue lettere.
La tua scrittura, e il tocco: canadese.
La tua lingua doppia. vista.
Ma non sono riuscito a riascoltare la tua voce: le cassette del mangianastri, tutte quelle ore, persino le notti, negli ultimi mesi.
Le altre tracce, giunte dagli altri sensi, restano solo in me. Quando mi ci imbatto, soccombo.
Je peux affronter ton image
Je peux réellement affronter ton image, ta « semblance », comme on disait autrefois. difficilement, mais je le peux.
Dispersée entre les lumières, tes ombres.
Comptée de lieu en lieu : murs, tiroirs, ce livre :
Images de toi, ces mots.
Tes lettres.
Ton écriture, et frappe : canadienne.
Ta langue double. vue.
Mais je ne suis pas parvenu à réentendre ta voix : les cassettes du magnétophone, toutes ces heures, dites les nuits, les derniers mois.
Les autres traces, venues des autres sens, ne sont qu’en moi. Quand je trébuche dessus, j’étouffe.
*
Luce, ad esempio
Luce, ad esempio. nero.
Vetri.
Bocca chiusa, che si apre alla lingua.
Finestra. ritrovo di creta.
Seni. poi in basso. la mano si avvicina. entra.
Apre
Labbra dischiuse. in ginocchio.
Luce, lì. bagnata.
Sguardo pieno d’ogni cosa.
Lumière, par exemple
Lumière, par exemple. noir.
Verres.
Bouche fermée. s’ouvrant à la langue.
Fenêtre. réunion de craies.
Seins. puis bas. la main s’approche. pénètre.
Écarte
Lèvres frayées. à genoux.
Lampe, là. mouillée.
Regard empli de tout.
*
Morte
La tua morte dice il vero. la tua morte dirà sempre il vero. ciò che dice la tua morte è vero perché dice. certi hanno pensato che la morte dicesse il vero perché la morte è vera. altri che la morte non potesse dire il vero perché il vero non ha a che vedere con la morte. ma in realtà la morte dice il vero appena parla.
E si arriva a scoprire che la morte non dice virtualmente, essendo ciò che succede, effettiva nei confronti dell’essere. come in questo caso.
Né un limite né l’impossibile, sottratta nel gesto dell’appropriazione ripetitiva, dato che non posso in nessun modo dire: è qui.
La tua morte, per tua stessa ammissione, non dice niente? mostra. cosa? che non dice niente. ma anche che, mostrando, non può nemmeno, al contempo, annullarsi.
«La mia morte ti servirà da chiarimento in questo modo: potrai riconoscerla come priva di senso, quando l’avrai risalita, come un gradino, per andare oltre (e per così dire, buttare via la scala).» non credo di capire.
La tua morte mi è stata mostrata. Ecco: niente e il suo contrario: niente.
Né ciò che succede né ciò che non succede. mentre tutto il resto rimane uguale.
In questo specchio, circolare, virtuale e chiuso. il linguaggio non ha potere.
Quando la tua morte sarà finita. e finirà perché dice. quando la tua morte sarà finita. e finirà. come ogni morte. come tutto.
Quando la tua morte sarà finita. sarò morto.
Mort
Ta mort parle vrai. ta mort parlera toujours vrai. ce que parle ta mort est vrai parcequ’elle parle. certains ont pensé que la mort parlait vrai parceque la mort est vraie. d’autres que la mort ne pouvait parler vrai parceque le vrai n’a pas affaire avec la mort. mais en réalité la mort parle vrai dès qu’elle parle.
Et on en vient à découvrir que la mort ne parle pas virtuellement, étant ce qui arrive, effective au regard de l’être. ce qui est le cas.
Ni une limite ni l’impossible, dérobée dans le geste de l’appropriation répétitive, puisque je ne peux aucunement dire : c’est là.
Ta mort, de ton propre aveu, ne dit rien? elle montre. quoi? qu’elle ne dit rien. mais aussi qu’en montrant elle ne peut pas non plus, du même coup, s’abolir.
« Ma mort te servira d’élucidation de la manière suivante : tu pourras la reconnaître comme dépourvue de sens, quand tu l’auras gravie, telle une marche, pour atteindre au-delà d’elle (jetant, pour ainsi dire, l’échelle). » je ne crois pas comprendre cela.
Ta mort m’a été montrée. Voici : rien et son envers : rien.
Ni ce qui arrive ni ce qui n’arrive pas. tout le reste demeurant égal.
Dans ce miroir, circulaire, virtuel et fermé. le langage n’a pas de pouvoir.
Quand ta mort sera finie. et elle finira parcequ’elle parle. quand ta mort sera finie. et elle finira. comme toute mort. comme tout.
Quand ta mort sera finie. je serai mort.
[Immagine: Alberto Burri, Nero n. 9]