Traduzione di Mario Benedetti

Questa volta davvero l’ultima che
davvero non ritorna, di cosa si può
essere certi qui, dopo tutto ci sei,
lo so sulle mie dita, è segno giusto?

Niente ai bordi della strada nemmeno
le solite formiche ad annusarsi forse
come passanti che s’incrociano,
un sole secco sull’odore della ghiaia.

Il sole punge il naso, spezza un filo
sottile di saliva teso fra le labbra
viola (segnale-colore che prepari
per noi due), non so quello che si nasconde.

Il quaderno degli appunti rubato è il mio corpo a pezzi
che incomincia a partire senza di me, che cerca l’oblio,
lascia che si compia l’opera di usura, la lacerazione,
fino a quello che ben presto diventiamo nell’altra fila.

Ascolto le voci tra i gambi incavati del grano,
nelle macerie che circondano il reticolato
è una specie di nenia prenatale
che ammutolisce prima che arrivi l’estate.

Scompare a poco a poco, è assorbita, non è
che l’ombra del ricordo che da vicini
ritroviamo quando una voce, una brezza
tornano timide a battere sulle nostre tempie.

Male di gola, come un chiodo che martella
a ogni sforzo per inghiottire
l’infanzia, fare discendere l’iniquo
mistero, senza umiliazione, senza  rancore.

Improvvisamente della luce
nel grigio disperante dove vanno i rumori.
Quattro volte il corvo ha gridato NEVE
sulla città infagottata nella sua cappa plumbea.

Nell’alba acidula, nella fresca
intelligenza della notte, dove tutto sarebbe ancora
fragile forza adolescente, lui fuma
nella sua visione, dominio dell’assenza.

Un sole radente, e Venere
vergine splendente nel blu dell’inverno,
l’ombra che già morde le ultime foglie,
il ritorno inquieto dalle compere tardive.

Usciamo. Un uomo talvolta si dimentica
e riesce perfino a ridere con i vicini
di tavolo, questa sera, quando ancora una volta
si saccheggia un passato già morto.

Questa sera la luna è come una grande ostia
morsa appena da un lato, venata
al centro come te (come se il grigio-blu
affiorasse) sotto la sottile superficie commossa.

La notte si avvolge in spire accanto a una donna fredda
ascolta battere il cuore di sua madre e poi
incrocia il flusso azzurrognolo della stella polare
che lentamente ci attraversa ci solleva.

………………………………………………………..– En haut, le Ciel !
…………………………………………………………..(Baudelaire)

Non si vede  che il cielo azzurro così pallido
che sembra bianco, che è niente, aspirazione
verso l’alto come se una scala mobile
proiettasse (una scala?) verso un nulla.
(29-08-09)

Una volta di più: Europe ventosa
sui ciuffi magri di terra
dove si secca uno sterco di cane
fossile come ossa irridenti.

E’ piovuto l’intera notte. E’ quasi autunno
e dagli alberi che si agitano davanti al muro viene
uno  strano orlo di bruma, una nube fantasma,
e l’odore di muffa è quello del niente.

…………………………………………………………..– Se raser le masque, s’orner
…………………………………………………………………D’un frac deuil, avec art dîner…
 ………………………………………………………………………….(J. Laforgue, Complainte des nostalgies préhistoriques)

Sono così lontano dai versi che stai leggendo!
E sarò forse fuori dove li vedrai.
La scrittura è un’amante infedele
quanto te, come l’eco di un’acqua trascorsa.

Un grido di uccello folle nel mattino presto
perduto in livide luci, incastonato
di fumi, e queste parole indefinite che ritornano
da dove ? né la sua tavola, né il suo letto la dea…

Il viso è una maschera sul cranio
vuoto di sé, pieno di materia biancastra
e grigia, e di sangue che talvolta batte
alle tempie, increspando il velo dove sgorga un’acqua.

Ci allontaniamo nell’eco di un’estate.
In ciò  che eravamo c’erano gioie
e più spesso dolore, proprio come una neve
che ricopre a poco a poco, come una maschera.

………………………………………………………..– Passa il tempo, ecco una nuvola…
…………………………………………………………..(C. Betocchi)

Testa vuota, non ho più paura come al tempo
delizioso e sciocco di Zardoz ! Un’ombra
rattrista, ma è soltanto una nuvola, e passa:
adesso ho freddo come se fossi nudo.

Talvolta al mattino attraverso le palpebre
il giorno è come una massa d’acqua
dove con qualche bracciata si dovrà risalire
fino alla luce. Sempre. A meno che…

Ma questa galleria del vento della città è ancora
(strano) una presenza continua della gente
che corre verso non si sa quali destini
giorno e notte mentre il malato è completamente solo.

Bere il latte eterno di Andromeda
Questa mattina  gridare fino a uscire da se stessi
Sorridere solo a chi si nota appena
Accogliere le ombre che salgono da un Erebo.

Allora l’ultimo piccolo mucchio
di parole un poco s’ingrossa
lentamente come crolla
all’angolo il muro sconnesso.

Jean-Charles Vegliante (2008-2009)

* * *

Cette fois sûrement la dernière qui
ne revient sûrement pas, de quoi peut-on
être sûr sur terre, après tout tu es là,
je vérifie sur mes doigts, ça semble bon ?

Il n’y a rien dans ce bord de route auné
même plus de fourmis peut-être à flairer
l’une l’autre comme passants qui se croisent,
que le soleil sec, sur l’odeur du gravier.

Le soleil pique le nez, casse un très mince
fil de salive tendu entre les lèvres
violettes (signal-couleur que tu apprêtes
pour nous deux), on ne sait pas ce qui se cache.

Le petit carnet volé c’est mon corps en morceaux
qui commence à partir sans moi, qui cherche l’oubli ;
laisse accomplir l’œuvre d’usure, la déchirure,
jusqu’à ce que bientôt nous soyons dans l’autre file.

J’entends les voix dans les tiges creuses du blé,
dans les gravats qui entourent le grillage
c’est comme une antique nénie prénatale
ce qui se tait avant que nous ayons été.

Disparaît peu à peu, est absorbé, n’est
plus que l’ombre du souvenir qu’en voisins
nous retrouvons lorsqu’une voix, une brise
reviennent timides frapper à nos tempes.

Mal de gorge, comme un clou qui s’agite
de côté à chaque effort pour déglutir
l’enfance, faire descendre l’inique
mystère, sans humiliation, sans rancœur.

Tout-à-coup il y a eu de la lumière
dans le gris désespérant où vont les bruits.
Quatre fois le corbeau a crié NEIGE
sur la ville engoncée, sa chape d’airain.

Dans l’aube acidulée, dans l’intelligence
fraîche de la nuit, où tout serait encore
adolescente force fragile, il fume
seul avec sa vision dominante absence.

Un soleil très horizontal, et Vénus
resplendissante vierge dans le bleu de l’hiver,
l’ombre qui mord déjà les dernières feuilles,
le retour inquiet des achats en retard.

Nous sortons. Un homme parfois oublie
et parvient même à rire avec ses voisines
de table, ce soir, quand une fois encore
nous saccageons un passé déjà mort.

La lune est pareille à une grande hostie
un peu mordue sur un bord ce soir, marbrée
en son centre comme toi (comme si le gris-bleu
affleurait) sous la fine surface émue.

La nuit se love près d’une femme froide
Entend battre le cœur de sa mère et puis
Croise le flux bleuté de l’étoile nord
Qui nous traverse lentement nous enlève

………………………………………………………..– En haut, le Ciel !
…………………………………………………………..(Baudelaire)

On ne voit d’abord que le ciel bleu si pâle
qu’il semble blanc, qu’il est rien, aspiration
vers le haut comme si l’escalier roulant
vous projetait (eschalier ?) dans un néant.

………………………………………………………..(29-08-09)

Une fois de plus : Europe ventilée
sur les touffes maigres de peu d’épaisseur
terreuse, où sèchent quelques crottes de chiens
fossiles comme ossements dérisoires.

Il a plu toute la nuit. C’est presque l’automne
et des arbres qui bougent devant le mur vient
un drôle d’orle de brume, une nue fantôme,
et l’odeur de moisissure est celle du rien.

 

……………………………………….– Se raser le masque, s’orner
……………………………………………. D’un frac deuil, avec art dîner…
…………………………………………………………………….(J. Laforgue, Complainte des nostalgies préhistoriques)

Je suis si loin de ces signes que tu lis !
et serai out peut-être là où tu les verras.
L’écriture est une amante autant que toi
infidèle, comme écho d’une eau enfuie.

Un cri d’oiseau fou dans le matin sitôt
perdu en livides lumières, serti
de fumées, et ces mots vagues qui reviennent
d’où ? ni sa table, ni son lit la déesse…

Le visage est un masque sur le crâne
vide de soi, lourd de matière blanchâtre
et grise, et du sang qui parfois cogne
aux tempes, plissant le voile où sourd une eau.

Nous nous éloignons bien sûr dans l’écho d’un été.
Dans ce que nous étions il y eut des joies
et du chagrin plus souvent, comme juste une neige
qui s’est déposée peu à peu, comme un masque.

………………………………………………………..– Passe le temps, voici un nuage
…………………………………………………………..(C. Betocchi)

Tête creuse, je n’ai plus peur comme au temps
délicieux et bête de Zardoz ! Une ombre
nous attriste, ce n’est qu’un nuage, il passe :
à présent j’ai froid comme si j’étais nu.

Parfois le matin au travers des paupières
l’on perçoit le jour comme une masse d’eau
où par quelques brasses jusqu’à la lumière
il faudra remonter. Toujours. À moins que…

Mais la soufflerie de la ville est encore
(étrange) une présence continue de ces gens
qui roulent vers on ne sait quels destins
jour et nuit pendant que le malade est tout seul.

Boire le lait perpétuel d’Andromède
Crier ce matin à sortir de soi-même
Ne sourire qu’aux gens qu’on remarque à peine
Faire place aux ombres montant d’un Érèbe.

Le dernier alors petit tas
de mots va grossir un peu
lentement comme croule
à l’angle le mur désassemblé.

Jean-Charles Vegliante
(2008-2009)

[Immagine: KatJaTo, Cubes de ciel (2006) (gm) – http://www.flickr.com/photos/katjato/209417268/]